Finalement, après plus de deux mois d’errance, le Karim Allah revient à son point de départ en Espagne. Un animal exporté hors de l’Union européenne ne peut y être réimporté. Une seule issue : l’abattage au pied du bateau.
Enclos bondés, émanations d’ammoniac, blessures… 100 animaux étaient déjà morts à bord de l’Elbeik, le deuxième cargo. Les 1 700 bovins toujours en vie vont, semble-t-il, subir le même sort que ceux du Karim Allah. À cette heure, le cargo se dirige vers le port de Carthagène, où les installations d’abattage sont toujours en place. Ces bovins seront donc probablement abattus, eux aussi, au pied du bateau.
Leur calvaire aurait pu durer encore longtemps… Ce dénouement, fort triste, leur évitera donc des semaines d’errance en mer supplémentaires, ainsi que de finir égorgés sans étourdissement en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient.
Cette situation dramatique révèle toute l’absurdité et la cruauté de l’export d'animaux. La réglementation européenne sur le transport d’animaux exige de garantir leur bien-être jusqu’au lieu de destination. Pourtant, l’opacité la plus totale règne en mer, aucun contrôle n’est effectué à bord des cargos, aucun vétérinaire n’examine les animaux : dans les faits, une fois qu’ils quittent l’Europe, les animaux disparaissent des radars.
En 2019, près de 3 millions d’ovins, bovins et caprins ont été exportés par bateaux depuis l’Europe vers des pays extérieurs à l'Union européenne, dont 150 000 au départ de la France. Aujourd’hui, l’Espagne est en cause. Demain, ce pourrait être la France.
Il est plus qu'urgent de cesser les exportations d’animaux vivants hors d’Europe...
Ensemble, agissons !
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